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August 19th, 2007 — Messe, Reflexion
Lc 12,49-53.
Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! Je dois recevoir un baptême, et comme il m’en coûte d’attendre qu’il soit accompli !
Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, mais plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ;
ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la
mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la
belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. »
Les commentaires de Denys le Chartreux (1402-1471), moine
sur la première partie de l’Evangile me conviennent.
Allumer dans les coeurs des hommes le feu de l’amour de Dieu
« Je suis venu apporter un feu sur la terre » : je suis descendu du
haut du ciel et, par le mystère de mon incarnation, je me suis manifesté aux hommes pour allumer dans les coeurs humains le feu de l’amour divin. « Et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé » — c’est-à -dire qu’il prenne et devienne une flamme activée par l’Esprit Saint et qu’il fasse jaillir des actes de bonté !
Le Christ annonce ensuite qu’il subira la mort sur la croix avant que
le feu de cet amour n’enflamme l’humanité. C’est, en effet, la très sainte Passion du Christ qui a valu à l’humanité un don aussi grand, et c’est avant tout le souvenir de sa Passion qui allume une flamme dans les coeurs fidèles. « Je dois recevoir un baptême », autrement dit : Il m’incombe et il m’est réservé par une disposition de Dieu de recevoir un baptême de sang, de me baigner et de me plonger comme dans l’eau, dans mon sang répandu sur la croix pour racheter le monde entier. « Et quelle n’est pas mon angoisse jusqu’à ce qu’il soit accompli», en d’autres termes jusqu’à ce que ma Passion soit achevée, et que je puisse dire : « Tout est accompli ! » (Jn 19,30)
Par contre, je trouvai difficile de comprendre la deuxième partie du texte. Comment le Seigneur soit venu pour la division ? Qui plus est, la division dans la cellule familiale. Je demande à comprendre, car le Dieu d’amour me parle de division. Depuis ma messe de samedi soir à laquelle j’ai assisté et où j’ai entendu la proclamation de ce texte, je suis resté perplexe. A mon action de grâce après ma communion à l’eucharistie, j’ai demandé le Seigneur de m’éclairer. Mon état de perplexité m’a amené à ouvrir ma bible pour chercher une explication. L’intitulé du texte se lit ainsi : Jésus cause de division. Et le texte me renvoie à Matthieu 10,34 : Non la Paix mais le combat.
« Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi : celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. »
Ainsi la division dont Le Seigneur me parlait était bien ce combat que je dois mener. De Le reconnaître avant tout mon être. De l’aimer plus que tout. L’amour divin qu’IL met à ma disposition ne se compare pas en magnitude avec mes tracasseries & préoccupations humaines. L’amour filial des hommes, aussi puissant, fort et producteur de bienfaits qu’il puisse être, n’est pas comparable à l’amour de Dieu.
Le Seigneur, par son amour, saura m’armer pour ce combat si je m’abandonne à Lui.
August 13th, 2007 — Messe, Reflexion
Lc 12,32-48.
Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous
donner le Royaume. Vendez ce que vous avez et donnez-le en aumône. Faites-vous une bourse qui ne s’use pas, un trésor inépuisable dans les cieux, là où le voleur n’approche pas, où la mite ne ronge pas. Car là où est votre trésor, là aussi sera votre coeur.
Restez en tenue de service, et gardez vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte. Heureux les serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : il prendra la tenue de service, les fera
passer à table et les servira chacun à son tour. S’il revient vers minuit ou plus tard encore et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils !
Vous le savez bien : si le maître de maison connaissait l’heure où le voleur doit venir, il ne laisserait pas percer le mur de sa maison. Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. » Pierre dit alors : « Seigneur, cette parabole s’adresse-t-elle à nous, ou à tout le monde ? »
Le Seigneur répond : « Quel est donc l’intendant fidèle et sensé à qui le maître confiera la charge de ses domestiques pour leur donner, en temps voulu, leur part de blé ? Heureux serviteur, que son maître, en arrivant, trouvera à son travail. Vraiment, je vous le déclare : il lui confiera la charge de tous ses biens. Mais si le même serviteur se dit : ‘Mon maître tarde à venir’, et s’il se met à frapper serviteurs et servantes, à manger, à boire et à s’enivrer, son maître viendra le jour où il ne l’attend pas et à l’heure qu’il n’a pas prévue ; il se séparera de lui et le mettra parmi les infidèles. Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’a pourtant rien préparé, ni accompli cette volonté, recevra un grand nombre de coups. Mais celui qui ne la connaissait pas, et qui a mérité des coups pour sa conduite, n’en recevra qu’un petit nombre. A qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage.
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La lecture de ce dimanche, m’a quelque peu ébloui. Trois paraboles à digérer : c’est trop pour moi. Il me faudra quelques jours pour assimiler tous les enseignements si riches, et encore des années pour les mettre en pratique ! J’ai donc decidé d’extraire un morceau du texte et de prendre le temps d’y reflechir. Un peu comme un suc qu’une abeille prend le soin d’extraire pour le savourer et l’utiliser à bon escient pour enrichir sa ruche. Ainsi j’ai choisi :’ Faites-vous une bourse qui ne s’use pas, un trésor inépuisable dans les cieux, là où le voleur n’approche pas, où la mite ne ronge pas. Car là où est votre trésor, là aussi sera votre coeur.’
Oui, je passe mon temps à amasser ou à gérer des richesses terrestres en prévision de jours qui me restent sur terre, en prévision des besoins de mes enfants et de mes petits enfants. Est-ce que je me soucie de mon avenir ? Combien de trésors inépuisables dans les cieux aurai-je epargnés ? Si le texte dit bien que mon cœur est là où est mon trésor, où voudrais-je que mon cœur soit ?
La question qui m’interpelle est : comment se construire des trésors aux cieux ? L’Evangile nous enseigne que ceux qui seront récompensés au royaume seront ceux qui se seraient montrés charitables envers leurs prochains, envers les démunis et les pauvres, avec un amour inconditionnel.
Il ne me reste plus quà faire une évaluation de ma bourse, mon trésor au ciel, tout en sachant que la valeur n’est pas déterminée par moi, mais par mon Maître supreme le Seigneur Dieu et de croire en Sa clemence.
August 6th, 2007 — Messe, Reflexion
Lc 12,13-21.
Du milieu de la foule, un homme demanda à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. » Jésus lui répondit : « Qui m’a établi pour être votre juge ou pour faire vos partages ? »
Puis, s’adressant à la foule : « Gardez-vous bien de toute âpreté au gain ; car la vie d’un homme, fût-il dans l’abondance, ne dépend pas de ses richesses. » Et il leur dit cette parabole : « Il y avait un homme riche, dont les terres avaient beaucoup rapporté.
Il se demandait : ‘Que vais-je faire ? Je ne sais pas où mettre ma
récolte.’ Puis il se dit : ‘Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes
greniers, j’en construirai de plus grands et j’y entasserai tout mon blé et tout ce que je possède. Alors je me dirai à moi-même : Te voilà avec des réserves en abondance pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.’ Mais Dieu lui dit : ‘Tu es fou : cette nuit même, on te redemande ta vie. Et ce que tu auras mis de côté, qui l’aura ?’ Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. »
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Sans conteste, la lecture de l’Evangile et la réflexion sur le texte m’envoie vers l’essentiel. Ne sommes nous pas que des passagers sur la terre pour atteindre notre but éternel ? J’y crois. Mais croire seulement n’est pas suffisant. Etre riche en vue de Dieu est la difficulté. Comment faire pour y parvenir ? Comment amasser suffisament de richesses pour le passage ? Effectivement, le texte de l’Ecclesiaste, qui a été également proposé à la messe, considère toutes les affaires terrestres qui nous préoccupent sans cesse comme des vanités.
‘Vanité des vanités, disait l’Ecclésiaste. Vanité des vanités, tout est
vanité !’
Je demande au Seigneur de faire que je travaille sur l’essentiel et que mon passage sur cette terre ne me serve que pour amasser des points pour ma vie future chez Lui. Je prie également qu’un nombre grandissant de passagers de la terre y travaille dans le même sens en s’entraidant mutuellement.
July 29th, 2007 — Messe, Reflexion
Lc 11,1-13.
Un jour, quelque part, Jésus était en prière. Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean Baptiste l’a appris à ses disciples. »
Il leur répondit : « Quand vous priez, dites :’Père,que ton nom soit
sanctifié,que ton règne vienne. Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour. Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes nous pardonnons à tous ceux qui ont des torts envers nous. Et ne nous soumets pas à la tentation.’ » Jésus leur dit encore : « Supposons que l’un de vous ait un ami et aille le trouver en pleine nuit pour lui demander : ‘Mon ami, prête-moi trois pains : un de mes amis arrive de voyage, et je n’ai rien à lui offrir.’ Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond : ‘Ne viens pas me tourmenter ! Maintenant, la porte est fermée ; mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner du pain’, moi, je vous l’affirme : même s’il ne se lève pas pour les donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut.
Eh bien, moi, je vous dis : Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ; frappez, la porte vous sera ouverte.
Celui qui demande reçoit ; celui qui cherche trouve ; et pour celui qui
frappe, la porte s’ouvre. Quel père parmi vous donnerait un serpent à son fils qui lui demande un poisson ? ou un scorpion, quand il demande un oeuf ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »
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Ce dimanche, la lecture de l’Evangile m’a renvoyé à une personne que j’avais rencontrée dans les années 60. A travers l’Internet,  et à ma grande surprise, j’avais découvert les écrits d’Arlette Orian. J’étais heureux de  lui avoir parlé au téléphone pour la féliciter quelque temps avant son départ vers l’Eternel.
Voici un texte d’elle sur le Notre Père :
Redécouverte du Notre Père
J’avais, il y a quelques mois, pour des villageois d’un petit village au pied d’une montagne, pour des enfants de 5 à 12 ans, qui comprennent le créole (le patois dérivé du français et qui est compris de toute la population) expliqué les prières essentielles : le “Notre Père”, le “Je vous salue Marie” et surtout le “Credo” qui est la prière la plus compliquée que je connaisse même pour des jeunes parlant très bien le français…
J’avais donc expliqué, entre autres, le Notre Père. Mes “enfants” l’ont bien assimilée. Or, aujourd’hui, lors d’une réunion à la cure de ma paroisse, à Bambous, notre curé, un polonais, nous a expliqué le “Notre Père” et il m’a fait réfléchir car les deux phrases : “Que ton nom soit sanctifié”, “Que ton règne vienne” avaient un autre sens.
Pour moi, “Que ton nom soit sanctifié” voulait dire : Que ton nom soit reconnu, admiré, glorifié par tous les hommes et la seconde phrase “le règne de Dieu qui devait arriver” voulait dire, pour moi, tout simplement la seconde venue de Jésus sur la terre.
Or l’interprétation toute simple qu’il donna basée sur le mandement de Carême 1998 était celle-ci : “Que ton nom soit à nos yeux d’hommes et de femmes de ce monde reconnu comme Unique et que nous apprenions, grâce à l’oeuvre de l’Esprit Saint en nous, à reconnaître sa grandeur, sa sainteté en même temps que son humilité et que, par la grandeur et la sainteté de son nom, nous soyons sanctifiés.
C’était à peu près cela que je pensais mais, lui, en le disant, donnait à cette phrase une grandeur, une dignité nouvelle.
Quant à la seconde phrase : “Que son règne vienne”, il l’a expliquée tout simplement par : “Que tout le travail de l’Esprit Saint à l’intérieur de nous-mêmes purifie notre coeur. Nous rende libre, fraternel et responsable de nous et des autres, nous façonne, refasse en nous l’image de Dieu”.
Je n’avais jamais songé à cette façon de penser au règne de Dieu : Que le règne de Dieu vienne en nos coeurs actuellement, maintenant. Non pas, dans un avenir plus ou moins lointain mais dès maintenant. Qu’avec l’aide du St Esprit, Dieu règne dans noscoeurs.
Cette phrase a maintenant pour moi un sens profond. Quand je la dirai, j’y attacherai ce sens profond qui m’a bouleversée.
J’aime aussi quand je dis : “Donnez-nous notre pain de ce jour” dire à mes petits villageois : ce n’est pas du pain seulement qu’il vous faut demander, du pain vous en avez. Demandez à Dieu de vous donner ce qui vous manque le plus, ce qui vous marque le plus, qui vous fait souffrir : désunion de vos parents, alcoolisme, manque d’ardeur dans la prière, etc.
Si je le dis ici (ce que je dis est bête et comme je le répète, c’est surtout aux jeunes que je m’adresse) : Quand nous récitons le Notre Père, ne le banalisons pas. Donnez-lui tout son sens et, en y réfléchissant, comme ce soir, nous lui découvrons chaque soir une richesse nouvelle. C’est tout. Cette prière vieille de presque deux siècles, je l’ai redécouverte ce soir et je voulais vous faire partager mon émotion.
July 22nd, 2007 — Messe, Reflexion
Lc 10,38-42.
Alors qu’il était en route avec ses disciples, Jésus entra dans un village. Une femme appelée Marthe le reçut dans sa maison.
Elle avait une soeur nommée Marie qui, se tenant assise aux pieds du
Seigneur, écoutait sa parole.
Marthe était accaparée par les multiples occupations du service. Elle
intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien ? Ma soeur me laisse
seule à faire le service. Dis-lui donc de m’aider. »
Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites
pour bien des choses.
Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part : elle ne lui
sera pas enlevée. »
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Trop souvent j’ai entendu la réflexion de mettre en opposition la façon d’agir de Marie contre celle de Marthe. Est-ce un procès de l’action contre la contemplation ?  Le fait que le Seigneur ait dit : « Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part : elle ne lui sera pas enlevée. » semble indiquer que la contemplation est supérieure à l’action.
Ma réflexion ce dimanche m’oriente à penser que la contemplation du Seigneur est le but ultime de notre vie. Au fait, au terme de notre route terrestre, passer à l’éternel pourrait-il signifier être en contemplation permanente de Dieu? J’y crois. Ainsi, Marie serait déjà à l’éternel en se tenant assise aux pieds du Seigneur, écoutant Sa parole : vivre de la relation avec notre Dieu créateur.
L’action de Marthe, ne serait-elle pas l’illustration de notre vie terrestre ? Nos souçis et inquiètudes ne nous conduisent- ils pas à l’action? Pourquoi opposer les deux façons de faire? Considérons les comportements de Marthe et de Marie comme étant complémentaires. Et si l’action de Marthe, c’est-à -dire ‘servir’, nous mènerait vers l’ultime, qui est la contemplation? Et encore, les actions de Marthe et de Marie néccesiteraient-elles une alternance de notre part?  Ne nous faut-il pas allouer un temps pour l’action de service, et un temps de prière?
Pouvons nous être dans l’action tout en étant à l’écoute du Seigneur ?
July 15th, 2007 — Messe, Reflexion
Lc 10,25-37.
Pour mettre Jésus à l’épreuve, un docteur de la Loi lui posa cette question : « Maître, que dois-je faire pour avoir part à la vie éternelle ? » Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Que lis-tu ? »
L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même. » Jésus lui dit : « Tu as bien répondu. Fais ainsi et tu auras la vie. » Mais lui, voulant montrer qu’il était un homme juste, dit à Jésus : « Et qui donc est mon prochain ? »
Jésus reprit : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé, roué de coups, s’en allèrent en le laissant à moitié mort. Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté.
De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre
côté. Mais un Samaritain, qui était en voyage, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de pitié. Il s’approcha, pansa ses plaies en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : ‘Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.’ Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme qui était tombé entre les mains des bandits ? »
Le docteur de la Loi répond : « Celui qui a fait preuve de bonté envers
lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi fais de même. »
La parabole du bon samaritain, je ne sais combien de fois j’ai entendu et lu ce passage et combien de fois j’ai ecouté des sermons sur ce texte. Une fois encore, la lecture du texte me donne une orientation différente car je ne suis pas au même moment dans ma vie et je n’ai pas la même disposition d’âme et d’esprit que j’avais auparavant. Le texte est resté le même. Ecrit 2000 ans de cela, l’Evangile n’a certainement pas bougé. Le Seigneur, l’Immuable, cependant IL me parle à travers ce texte, au présent, ici et maintenant? Oh oui ! Comme le docteur de la loi je voudrai pratiquer le commandement de Dieu : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même. »
A travers le sermon de ma messe, IL m’a demandé : « et qui donc est mon prochain ? » L’égard que j’ai envers mon entourage est–t-il de la même teneur que le bon samaritain ? Me suis-je égaré de la voie qu’IL m’a tracé ou de la voie que j’aurai aimé être ? Est-ce que je vis la compassion et la générosité du samaritain à l’égard même de mes proches ? Où s’étend mon amour inconditionnel ? Quelle preuve de bonté aura-i je fais, envers les pauvres abandonnés que je vois tous les jours ? Un prêtre et un lévite virent l’homme dépouillé et passèrent tous deux de l’autre côté, or le Samaritain vit et fut saisi de pitié.
Voilà la différence que je vois maintenant. Ne savons nous plus être saisis de pitié ? Notre cœur serait-il rempli d’autres préoccupations égoïstes et matérielles pour demeurer insensible à la misère qui nous saute aux yeux ? Refus d’assistance d’un homme en danger de mort n’est il pas un délit reprimable aux yeux de la loi ?
Ainsi ma prière de ce jour est de demander au Seigneur d’ouvrir ma sensibilité à la misère de mon prochain et de m’accorder une plus grande générosité pour être Son pourvoyeur ici et maintenant d’amour inconditionnel. Mon but n’est-il pas d’être Son instrument ?
July 10th, 2007 — Messe
Mt 9,9-13.
Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain (collecteur d’impôts). Il lui dit : « Suis-moi. » L’homme se leva et le suivit. Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains et de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples. Voyant cela, les pharisiens disaient aux disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? » Jésus, qui avait entendu, déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Allez apprendre ce que veut dire cette parole : C’est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices. Car je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs. »
Saint Pierre Chrysologue (vers 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l’Église
Sermon 30 : PL 52, 285-286 (trad. En Calcat rev.)
« Il mange avec les publicains et les pécheurs ! »
Dieu est accusé de se pencher vers l’homme, de s’asseoir près du
pécheur, d’avoir faim de sa conversion et soif de son retour, de prendre l’aliment de la miséricorde et la coupe de la bienveillance. Mais le Christ, mes frères, est venu à ce repas; la Vie est venue parmi ces convives pour que, condamnés à mort, ils vivent avec la Vie ; la
Résurrection s’est couchée pour que ceux qui gisaient se lèvent de leurs tombes ; la Bonté s’est abaissée pour élever les pécheurs jusqu’au pardon ; Dieu est venu à l’homme pour que l’homme parvienne à Dieu ; le juge est venu au repas des coupables pour soustraire l’humanité à la sentence de condamnation ; le médecin est venu chez les malades pour les rétablir en mangeant avec eux ; le Bon Pasteur a penché l’épaule pour rapporter la brebis perdue au bercail du salut.
« Il mange avec les publicains et les pécheurs ! » Mais qui est
pécheur, sinon celui qui refuse de se voir tel ? N’est-ce pas s’enfoncer
dans son péché, et à vrai dire s’identifier à lui, que cesser de se
reconnaître pécheur ? Et qui est injuste, sinon celui qui s’estime juste ?
Allons, pharisien, confesse ton péché, et tu pourras venir à la table
du Christ ; le Christ pour toi se fera pain, ce pain qui sera rompu pour le pardon de tes péchés ; le Christ deviendra pour toi la coupe, cette coupe qui sera versée pour la rémission de tes fautes. Allons, pharisien, partage le repas des pécheurs, et le Christ partagera ton repas ; reconnais-toi pécheur, et le Christ mangera avec toi ; entre avec les pécheurs au festin de ton Seigneur, et tu pourras ne plus être pécheur ; entre avec le pardon du Christ dans la maison de la miséricorde.
J’ai retenu ce texte de Matthieu que j’avais lu dans la semaine car à travers ce texte j’avais retenu deux mots qui me trottaient dans la tête pour plusieurs jours.
Le premier mot est « Mission ». « Suis-moi. » L’homme se leva et le suivit. Quelle est ma mission ? Oui ! Essentiellement la même que Matthieu car je souhaite être parmi les disciples de Jésus. Cependant est-ce que je réponds avec la promptitude de Matthieu ? Est-ce que j’ai de la persévérance pour mener à bien ma mission ? Suis-je acharné par ma mission ? ‘Suis moi’ est vraiment vivre les pas du Seigneur maintenant et à jamais.
Le deuxième mot est « miséricorde ». « C’est la miséricorde que je désire ». Ce deuxième mot m’a livré le message du ‘comment’ vivre les pas du Seigneur. Oui ! Dieu est le sommet de la miséricorde. Pratiquer la miséricorde en tout temps, n’est pas ce qui nous est demandé ? Pardonner à ceux qui nous ont offensé. Ce n’est certes pas facile de pardonner car nous devons vaincre sans cesse notre orgueil et égoïsme qui nous hantent et rongent. La paix se trouve-t- elle pas derrière la porte de la miséricorde ? La voie de déjà indiquée ; il nous suffit de suivre. Le Seigneur nous a déjà pardonné car Il est venu pour nous pécheurs. ‘Un peu effort l’ami !’ entends- je de notre Seigneur d’une voie douce et encourageante ! Confesse toi et tu passeras a ma table!
July 2nd, 2007 — Messe, Reflexion
Lc 9,51-62.
Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de ce monde, il prit avec courage la route de Jérusalem.
Il envoya des messagers devant lui ; ceux-ci se mirent en route et
entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue.
Mais on refusa de le recevoir, parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem.
Devant ce refus, les disciples Jacques et Jean intervinrent : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions que le feu tombe du ciel pour les détruire ? »
Mais Jésus se retourna et les interpella vivement. Et ils partirent pour un autre village. En cours de route, un homme dit à Jésus : « Je te suivrai partout où tu iras. » Jésus lui déclara : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. »
Il dit à un autre : « Suis-moi. » L’homme répondit : « Permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. »
Mais Jésus répliqua : « Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, va
annoncer le règne de Dieu. »
Un autre encore lui dit : « Je te suivrai, Seigneur ; mais laisse-moi
d’abord faire mes adieux aux gens de ma maison. »
Jésus lui répondit : « Celui qui met la main à la charrue et regarde en
arrière n’est pas fait pour le royaume de Dieu. »
Je lis dans le texte de ce dimanche l’appel que nous fait le Seigneur. Même si nous voulons le suivre à l’image de cet homme qui dit qu’il le suivra partout ou Il ira, il nous faudra du courage car le Seigneur semble ne pas avoir de lieu où reposer sa tête. Lui-même, il lui a fallu du courage pour prendre la route de Jérusalem et d’assumer sa pénible mission.
Par trois fois, Le Seigneur nous démontre les difficultés que nous aurons à surmonter. Nos liens avec les choses humaines, comme enterrer son père et dire adieu aux gens de la maison ou regarder en arrière, sont des freins à suivre le Seigneur. La lettre aux galates, nous indique bien que suivre le Christ notre Seigneur c’est vivre sous la conduite de l’Esprit. Se défaire des tendances de la chair est le challenge. Fort heureusement, IL a parcouru le chemin avant nous et nous a promis son aide et assistance si nous nous laissons conduire par son Esprit.
. De vivre ma mission à la suite de Jesus est mon obseession.
Je vous le dis : vivez sous la conduite de l’Esprit de Dieu ; alors vous
n’obéirez pas aux tendances égoïstes de la chair.
Car les tendances de la chair s’opposent à l’esprit, et les tendances de
l’esprit s’opposent à la chair. En effet, il y a là un affrontement qui
vous empêche de faire ce que vous voudriez. Mais en vous laissant conduire par l’Esprit, vous n’êtes plus sujets de la Loi.
June 25th, 2007 — Messe, Reflexion
Is 49,1-6.
Écoutez-moi, îles lointaines ! Peuples éloignés, soyez attentifs ! J’étais
encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé ; j’étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom.
Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m’a protégé par l’ombre de sa main ; il a fait de moi sa flèche préférée, il m’a serré dans son
carquois.
Lc 1,57-66.80.
Quand arriva le moment où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un
fils.
Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait prodigué sa
miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle.
Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant. Ils
voulaient le nommer Zacharie comme son père.
Mais sa mère déclara : « Non, il s’appellera Jean. »
On lui répondit : « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! »
On demandait par signes au père comment il voulait l’appeler.
Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Son nom est Jean.
» Et tout le monde en fut étonné.
A l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il
bénissait Dieu.
La crainte saisit alors les gens du voisinage, et dans toute la montagne de
Judée on racontait tous ces événements.
Tous ceux qui les apprenaient en étaient frappés et disaient : « Que sera
donc cet enfant ? » En effet, la main du Seigneur était avec lui.
L’enfant grandit et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert
jusqu’au jour où il devait être manifesté à Israël.
Deja dès 300ans après la venue du Christ, St Augustin avait ecrit :
« Il faut qu’il grandisse et que moi je diminue » (Jn 3,30)
La naissance de Jean et celle de Jésus, puis leurs Passions, ont
marqué leur différence. Car Jean naît lorsque le jour commence à diminuer ; le Christ, lorsque le jour se met à croître. La diminution du jour pour l’un est le symbole de sa mort violente. Son accroissement pour l’autre, l’exaltation de la croix.
Il y a aussi un sens secret que le Seigneur révèle…par rapport à ce
mot de Jean sur Jésus Christ : « Il faut qu’il croisse et que moi je
diminue ». Toute la justice humaine…avait été consommée en Jean ; de lui la Vérité disait : « Parmi les enfants des femmes, il n’en est point surgi de plus grand que Jean Baptiste » (Mt 11,11). Nul homme, donc, n’aurait pu le dépasser ; mais il n’était qu’un homme. Or, en notre grâce chrétienne, on nous demande de ne pas nous glorifier dans l’homme, mais « si quelqu’un se glorifie, qu’il se glorifie dans le Seigneur » (2Co 10,17) : homme, en son Dieu ; serviteur, en son maître. C’est pour cette raison que Jean s’écrie : « Il faut qu’il croisse et que moi je diminue. » Bien sûr Dieu n’est ni diminué ni augmenté en soi, mais chez les hommes, au fur et à mesure que progresse la vraie ferveur, la grâce divine croît et la puissance humaine diminue, jusqu’à ce que parvienne à son achèvement la demeure de Dieu, qui
est en tous les membres du Christ, et où toute tyrannie, toute autorité, toute puissance sont mortes, et où Dieu est tout en tous (Col 3,11).
Ma réflexion ce dimanche s’est confondue avec une lecture faite dans la semaine où je réflechissais sur le mot du sanskrit « Dharma ». Quelque était le « dharma » de Jean Baptiste ? Jean Baptiste, par son voyage interieur dans le temps passé dans le désert, prit conscience de sa mission. Et après, sa vie entière ne fut que la réalisation de sa passion : Convertissez vous et préparez la voie du Seigneur. Guidé par cette mission, il vit dans une humilité sans le moindre soupçon d’orgeuil et sut endurer les conséquences de sa conviction jusqu’a sa mort.
Ai-je recheché et discerné ma mission ? Est-ce que je la vis une fois trouvée ? Suis-je prêt à endurer les conséquences de cette mission et passion ?
June 17th, 2007 — Mauritius, Messe, Reflexion
Lc 7,36-50.8,1-3.
Un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui. Jésus entra chez lui et prit place à table. Survint une femme de la ville, une pécheresse. Elle avait appris que Jésus mangeait chez le pharisien, et elle apportait un vase précieux plein de parfum. Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, à ses pieds, et ses larmes mouillaient les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et y versait le parfum. En voyant cela, le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même : « Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse. » Jésus prit la parole : « Simon, j’ai quelque chose à te dire. – Parle, Maître. »
Jésus reprit : « Un créancier avait deux débiteurs ; le premier lui devait cinq cents pièces d’argent, l’autre cinquante.
Comme ni l’un ni l’autre ne pouvait rembourser, il remit à tous deux leur dette. Lequel des deux l’aimera davantage ? »
Simon répondit : « C’est celui à qui il a remis davantage, il me semble. Tu as raison », lui dit Jésus.
Il se tourna vers la femme, en disant à Simon : « Tu vois cette femme? Je suis entré chez toi, et tu ne m’as pas versé d’eau sur les pieds ; elle, elle les a mouillés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas embrassé ; elle, depuis son entrée, elle n’a pas cessé d’embrasser mes pieds. Tu ne m’as pas versé de parfum sur la tête ; elle, elle m’a versé un parfum précieux sur les pieds.
Je te le dis : si ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, c’est à cause de son grand amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. » Puis il s’adressa à la femme : « Tes péchés sont pardonnés. » Les invités se dirent : « Qui est cet homme, qui va jusqu’à pardonner les péchés ? »
Jésus dit alors à la femme : « Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! »
Ensuite Jésus passait à travers villes et villages, proclamant la Bonne
Nouvelle du règne de Dieu. Les Douze l’accompagnaient,
ainsi que des femmes qu’il avait délivrées d’esprits mauvais et guéries de leurs maladies : Marie, appelée Madeleine (qui avait été libérée de sept démons), Jeanne, femme de Kouza, l’intendant d’Hérode, Suzanne, et beaucoup d’autres, qui les aidaient de leurs ressources.
La réflexion de St. Ambroise (340-397) sur le texte de St Luc est généralement ce qui nous est enseignée. A savoir que « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. » (Mt 9,12) Montre donc au médecin ta blessure, de façon à pouvoir être guéri. Même si tu ne la montres pas, il la connaît, mais il exige de toi que tu lui fasses entendre ta voix. Nettoie tes plaies avec tes larmes. C’est ainsi que cette femme dont parle l’Évangile s’est débarrassée de son péché et de la mauvaise odeur de son égarement ; c’est ainsi qu’elle s’est purifiée de sa faute, en lavant les pieds de Jésus avec ses larmes.
A l’écoute du texte hier à la messe, j’ai eu une nouvelle dimension à creuser. La juxtaposition des mots : pardon et amour m’a envahi l’esprit.
Je te le dis : si ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, c’est à cause de son grand amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour.
 Un amour infini de Jesus pardonne infiniment. Est-ce là le message du Christ?
Â
J’ai en mémoire une personne pour qui je prie Dieu d’aider et qui, depuis de nombreuses années, ne veut toujours pas pardonner des offenses qu’il aurait subies. Il semble encore vivre cette haine des personnes avec qui il a eu des démêlés dans le temps. Même le temps n’a pas su guérir ses plaies de souffrances. Or on dit souvent que le temps guérit !
De même, dans la vie des couples, de temps en temps les égos des uns et des autres bondissent dans des proportions au delà du seuil de tolérance acceptable. Dans ce cas là , s’il reste un germe d’amour, le pardon donné et reçu fait rejaillir la vie du couple.
En ce Dimanche de Juin où fleurit le poinsettia, j’implore le Seigneur de semer des graines d’amour dans nos cÅ“urs. Mois de Juin, mois, dédie au Sacre Coeur de Jésus, Coeur d’amour infini….