Quel est le concept de plagiat avons-nous à l’ile Maurice ? Dans un article sur la tricherie à l’université au Québec le sujet est traité particulièrement avec en filigrane les aspects culturels anglo-saxon ou européen et asiatique. Notre société se trouvant dans la confluence des deux courants culturels et dans l’entre deux d’une économie tiers monadiste et d’une économie développée serait confrontée dans le dilemme ? Les techniques sont à l’avance de la réflexion et l’institution des règlements à Maurice. Souvenez-vous des scandales de Cambridge sur les exams de HSC qui étaient à la une au mois de décembre !
Tricher à l’université à l’ère du 2.0
MATHIAS MARCHAL, MÉTRO
14 janvier 2009 06:00
La tricherie universitaire prend parfois des formes insoupçonnées. JonaÂthan, un Québécois qui enseignait l’anglais en Thaïlande, peut en témoigner.
«Tout a commencé quand le directeur de l’école est venu me voir pour me demander si j’étais intéressé à rédiger des rapports sur des livres», raconte Jonathan. Son premier «travail» consiste alors à lire et à résumer un livre de gestion.
Après quelque temps, le jeune homme se rend compte que ses écrits allègent en fait les travaux de maîtrise de son directeur. Comme ce dernier l’a entre-temps recommandé à d’autres «étudiants», le portefeuille de clients de JonaÂthan lui permet de doubler son salaire d’enseignant de l’époque (1 000 $ par mois).
Plus accepté en Asie
«À un moment, je faisais même les travaux d’économétrie de la gouÂverÂneure de la province, se rappelle le jeune enseignant de 32 ans. Son chauffeur venait me chercher le matin pour que je la coache afin qu’elle prépare des présentations pour des travaux qu’elle n’avait même pas préparés elle-même!»
«Au début, je m’appliquais, mais à la fin, j’allais juste sur Google pour faire du copier-coller», ajoute-t-il. Cela dit, Jonathan souhaite relativiser certains aspects de son activité passée. «En Asie, le conÂcept de plagiat est considéré bien différemment d’ici. On juge plutôt les étudiants sur leur capacité à réunir des informations sur l’internet et sur leur façon de les présenter dans un travail cohérent.»
Le jeune enseignant fait d’ailleurs une analogie enÂtre le plagiat à la thaïlan-daise et les logiciels libres. «Dans le mouvement open source, tu peux copier les lignes de code d’un programme, améliorer celui-ci en rajoutant tes propres lignes, avant de redonner le programme ainsi amélioré à la communauté du web.»
Sans vouloir faire la promotion de la tricherie, Jonathan croit qu’à l’heure de l’internet, nos écoles et nos universités auraient intérêt à revoir leur définition du plagiat, dont les limites sont bien trop floues, d’après lui. «Quand un professeur-chercheur s’approprie les travaux de ses étudiants, on est dans la même dynamique, et pourtant c’est accepté», conclut-il.
Que penser des logiciels antiplagiat?
Actuellement, plusieurs universités québécoises testent un logiciel anti-plagiat francophone : Compilatio.
Une fois installé, le logiciel analyse le contenu des travaux des étudiants et cherche des phrases équivalentes sur le web. Ce cyberpatrouilleur permet aussi de comparer les différents travaux entre eux, au cas où des petits malins auraient décidé de faire le travail à plusieurs.
Chaque document soumis à l’analyse du logiciel obtient un indice de plagiat. Au-delà de 35 %, la triche est manifeste. Compilatio fournit aussi au professeur les liens internet qui ont été utilisés et surligne les paragraphes plagiés.
Les tests préliminaires réalisés par une cinquantaine de professeurs et de chargés de cours à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) montrent L’efficacité du logiciel. «Un certain nombre d’entre eux ont trouvé qu’il y avait beaucoup de ressemblances entre les documents analysés et certains sites internet», confie Élisabeth Haghebaert, coordonnatrice du Centre d’aide à la réussite de l’UQAR.
«Selon une étude réalisée auprès de 1 200 étudiants dans de grandes écoles françaises, quatre étudiants sur cinq avouent avoir recours au copier-coller», précise FréÂdéric Agnès, directeur associé de l’entreprise Six degrés, fabricant de CompiÂlatio. Le coût de revient du logiciel se situe entre 1,50 $ et 4,50 $ par an et par étudiant, selon la taille des universités qui l’acquièrent.
À McGill
Lors de son implantation officielle à l’Université McGill en 2006, le logiciel antiplagiat concurrent, Turnitin, a soulevé un tollé chez certains étudiants. Ces derniers invoquaient le respect de la vie privée et refusaient que leurs travaux servent à enrichir la base de données de Turnitin.
Deux ans après son implantation, les professeurs ont le choix ou non de recourir au logiciel. Ils doivent alors prévenir leurs étudiants en début de session.
Actuellement, 50 professeurs et chargés de cours ont montré un intérêt, indique Sylvia Franke, chef des services d’information. Cela semble peu, non ? «Ce n’est qu’un outil parmi toute une gamme d’éléments pour lutter contre le plagiat, tels que l’information et la sensibilisation», répond-elle.
La parole à David Boucher, conseiller en éthique à la Commission de l’éthique de la science et de la technologie
- Quelle est l’ampleur du plagiat à l’école?
- C’est difficile à quantifier, car le plagiat est illégal et répréhensible, alors les étudiants ne se vantent pas d’y recourir. Et aussi parce que beaucoup de ceux qui plagient n’ont pas l’impression de tricher. Pour la génération qui a grandi avec l’internet, quand c’est sur la Toile, c’est public, et on peut piger dedans. Selon un sondage français de 2005, trois étudiants interrogés sur quatre admettaient avoir recours au copier-coller. Une étude pancanadienne d’envergure publiée en 2006 indiquait que seulement 48 % des étudiants au baccalauréat pensaient que copier des phrases sans en citer l’auteur était grave.
- Qu’en est-il du phénomène de la revente de travaux?
- C’est dur à dire. Chose certaine, le milieu anglophone est bien servi, car la communauté est plus grande. Il y a beaucoup de sites internet consacrés à cette activité qui n’ont pas de difficulté à vivre et à engranger des profits. Le reportage de l’émission Enquête montre bien qu’en Grande-Bretagne, ce genre de site n’est pas inquiété par les autorités.
- Les universités prennent-elles le problème au sérieux?
- Dans le cadre de la Commission-Jeunesse mise en place en 2005, j’avais fait le tour de leurs sites internet sur cette question, et c’était très, très pauvre. Mais depuis deux ans, ça répond très fort, car la crédibilité des diplômes est en jeu. Par exemple, l’Université Laval et l’UQAM viennent de réformer leur règlement, McGill a une licence pour le logiciel antiplagiat Turnitin et l’UQAR étudie la possibilité d’utiliser le logiciel Compilatio.net. Des comités de discipline ont aussi été mis en place.
- Quelles ont été les recommandations de la Commission-Jeunesse?
- On suggérait notamment d’aller vers des méthodes différentes d’évaluation des acquis, en favorisant par exemple le travail de laboratoire et les exposés oraux. Il est important aussi de faire de la sensibilisation, car beaucoup de jeunes qui plagient n’ont pas l’impression de faire quelque chose de mal. D’ailleurs, plusieurs universités et cégeps mettent sur pied des sites expliquant ce qu’est le plagiat, pourquoi c’est grave, comment bien citer ses sources, etc. Il faudrait aussi revoir le barème de sanction en s’assurant que ces dernières sont appliquées. Les réformes en cours quant aux règlements des études vont dans ce sens.
Copier le travail de quelqu’un, c’est bien le plagiat, assembler les travaux d’une multitude de personnes et de le publier n’est il pas de la recherche?
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