Me voici assis à mon bureau regardant à travers de mon balcon en ce jour de fête nationale, ce 12 mars 2009. Il y a quelques instants de cela, j’avais écrit sur Face Book le temps maussade qu’il faisait tout à l’image de la conjoncture économique du moment, qu’il fallait ne pas se laisser envahi par l’environnent, maussade, mais fort et être maitre de mon climat intérieur.
En lisant ce matin le journal, je note que Nazim Esoof titre : En cette période où on célèbre la Fête nationale, une conscience de races ombre les perspectives d’avenir. C’est lorsque le peuple est dans la confusion que les forces obscurantistes sortent de la clandestinité pour agir à la surface. C’est lorsqu’une société est présentée comme laïque mais qu’elle est cagote dans les faits que l’individu dérive de sa citoyenneté vers sa «valeur» ethnique.
En ce temps de célébrations, les revendications ethniques, latentes et explicites, disent un malaise profond de la société mauricienne. La bipolarisation politique, avec d’un côté Ramgoolam et de l’autre Bérenger, scinde le pays en deux camps. L’un accuse l’autre de racisme. L’un et l’autre se défendent de l’être. Ils jouent plutôt la partition de la légitimité identitaire et politique de leur positionnement.
Encore un message d’ombre qui m’envahit. Et pourtant, ma lecture et mon écoute de la retraite dans la ville en ce temps de carême me livre :
Si tu as perdu la lumière
« Une nuée qui les couvrit de son ombre ». Dieu apparaîtrait-il dans les ténèbres, dans l’ombre après avoir montré tant de lumière ? Y aurait-il une lumière ténébreuse de Dieu ? Un psaume dit : « Dieu a pour manteau la lumière » (Psaume 103) et un mystique allemand, Angelus Silesius (1624-1677), commente superbement : « La lumière est le vêtement de Dieu. Si tu la perds, sache que tu n’as pas encore perdu Dieu même. » (L’errant chérubinique, II, 5). Moi aussi, j’ai peut-être perdu le « vêtement de Dieu », c’est-à -dire toute perception lumineuse de son être. Mais ai-je perdu Dieu même ? Que me dis-tu, toi, le fond de mon cœur ? Qu’entends-tu en toi ?
Ne fuyons pas les ténèbres, elles ont peut-être à nous dire Dieu. Les apôtres sont effrayés, ne savent quoi dire, et ils entendent Dieu leur parler, les tourner vers le Fils bien-aimé. Entrons dans la nuée ténébreuse où nous perdons tout repère, toute lumière créée, pour entendre Dieu.
Exercice de ce jour : lire et relire ce verset, peut-être même l’apprendre par cœur, et entendre sa signification pour moi. Y a-t-il une nuée, un nuage, une ombre, des ténèbres qui, un jour m’a permis d’entendre Dieu ? Ai-je connu, paradoxalement, des « nuits de lumière » ?
« Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : “Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez -le.” »
Évangile selon saint Marc, chapitre 9, verset 7.
J’entrevois dans cette méditation du frère dominicain Xavier du couvent de Lille qui chaque jour m’accompagne ma marche dans ce carême 2009, une lumière qui éclaire mes moments de désarroi.
Devant l’ombre de la conjoncture économique, de la poussée des dissensions du peuple de la nation par les revendications ethniques, et plus présent la morosité du temps, sa pluie et l’orage qui retentit, une voie se fit entendre. Le bien aimé est là . Ecoutez-le. Je reste maitre de ma volonté et je choisi d’Ecouter le primordial. En ce jour de la fête de notre pays, que je reste dans l’espérance de la béatitude promise de mon Seigneur qui surviendra dans une nuée qui couvrira son ombre. God Bless Mauritius comme pour parodier OBAMA.