J’ai eu hier soir le grand plaisir de converser avec Madame Lew Yew Fai. L’arome d’un curry en ébullition titillait mes narines quand je faisais ma marche quotidienne dans les corridors de mon block d’appartement. Avec aisance j’arrivai à tracer très rapidement d’où la senteur m’arrive : appartement 35 celle de mon ami Deven.
Je me pointe chez lui pour le taquiner, il m’invita d’emblée pour venir voir et goûter le somptueux repas il préparait pour sa belle famille. Ainsi me voila installer entre les convives de la soirée mais plus important pour moi, ce soir c’est de faire la connaissance de la brave madame Lew Yew Fai. Elle était enchantée de bavarder en Hakka et notre longue conversation intéressante débuta.
Aujourd’hui âgée de 85 ans, elle arriva à Maurice en 1938, du même village de Moyenne en Chine ou elle avait vécu sa jeunesse dans la campagne. Elle entreprit le voyage de Moyenne pour arriver à Swa Tow par une barge de canal ou elle résida quelques jours en attendant l’arrivée d’un navire pour Hong-Kong et une correspondance pour l’ile Maurice. Son convoyeur et accompagnateur pour le trajet était Monsieur Wong Yen Shin.
Madame eut 19 grossesses et mis au monde 18 enfants. Eh oui, ce n’est pas tous les jours que j’ai la chance de rencontrer une mère qui a enfanté au tant d’enfants. Encore plein d’énergie Madame Lew Yew Fai me raconta dans quelles circonstances elle a épousé son mari issu d’une famille possédante en chine dont le père avait trois épouses. Elle est du même clan Chan que moi, nous avons pu retracer un lien de parenté avec les Chin s qui tenait un commerce à la place de la Cathédrale : Chin Tsun lin Pak Mei
Comblée elle est aujourd’hui avec des enfants, et petit enfants disséminés à travers le monde. La majorité des ses enfants ont épousés des non chinois ou des métis chinois. Aucun de ses enfants ne parle le hakka et elle expliqua qu’ils n’ont pas eu la chance d’apprendre la langue car son mari et elle n’avaient guère le temps d’enseigner la langue car il fallait avant tout travailler pour nourrir les nombreux enfants. Tenir un petit commerce de campagne et une boulangerie, toute en élevant 18 enfants était toute sa vie de travail. Elle set heureuse qu’une fille a choisi la vie religieuse. Originalement pas reçu beaucoup d’instructions, elle est rempli de sagesse et elle vit dans un détachement étonnant attendant d’être accueillie par Dieu. Elle respire la joie de vivre !
Merci Madame Lew pour ce partage qui démontre le courage des immigrés chinois en terre étrangère et leurs tribulations.