Is 49,1-6.
Écoutez-moi, îles lointaines ! Peuples éloignés, soyez attentifs ! J’étais
encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé ; j’étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom.
Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m’a protégé par l’ombre de sa main ; il a fait de moi sa flèche préférée, il m’a serré dans son
carquois.
Lc 1,57-66.80.
Quand arriva le moment où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un
fils.
Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait prodigué sa
miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle.
Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant. Ils
voulaient le nommer Zacharie comme son père.
Mais sa mère déclara : « Non, il s’appellera Jean. »
On lui répondit : « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! »
On demandait par signes au père comment il voulait l’appeler.
Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Son nom est Jean.
» Et tout le monde en fut étonné.
A l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il
bénissait Dieu.
La crainte saisit alors les gens du voisinage, et dans toute la montagne de
Judée on racontait tous ces événements.
Tous ceux qui les apprenaient en étaient frappés et disaient : « Que sera
donc cet enfant ? » En effet, la main du Seigneur était avec lui.
L’enfant grandit et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert
jusqu’au jour où il devait être manifesté à Israël.
Deja dès 300ans après la venue du Christ, St Augustin avait ecrit :
« Il faut qu’il grandisse et que moi je diminue » (Jn 3,30)
La naissance de Jean et celle de Jésus, puis leurs Passions, ont
marqué leur différence. Car Jean naît lorsque le jour commence à diminuer ; le Christ, lorsque le jour se met à croître. La diminution du jour pour l’un est le symbole de sa mort violente. Son accroissement pour l’autre, l’exaltation de la croix.
Il y a aussi un sens secret que le Seigneur révèle…par rapport à ce
mot de Jean sur Jésus Christ : « Il faut qu’il croisse et que moi je
diminue ». Toute la justice humaine…avait été consommée en Jean ; de lui la Vérité disait : « Parmi les enfants des femmes, il n’en est point surgi de plus grand que Jean Baptiste » (Mt 11,11). Nul homme, donc, n’aurait pu le dépasser ; mais il n’était qu’un homme. Or, en notre grâce chrétienne, on nous demande de ne pas nous glorifier dans l’homme, mais « si quelqu’un se glorifie, qu’il se glorifie dans le Seigneur » (2Co 10,17) : homme, en son Dieu ; serviteur, en son maître. C’est pour cette raison que Jean s’écrie : « Il faut qu’il croisse et que moi je diminue. » Bien sûr Dieu n’est ni diminué ni augmenté en soi, mais chez les hommes, au fur et à mesure que progresse la vraie ferveur, la grâce divine croît et la puissance humaine diminue, jusqu’à ce que parvienne à son achèvement la demeure de Dieu, qui
est en tous les membres du Christ, et où toute tyrannie, toute autorité, toute puissance sont mortes, et où Dieu est tout en tous (Col 3,11).
Ma réflexion ce dimanche s’est confondue avec une lecture faite dans la semaine où je réflechissais sur le mot du sanskrit « Dharma ». Quelque était le « dharma » de Jean Baptiste ? Jean Baptiste, par son voyage interieur dans le temps passé dans le désert, prit conscience de sa mission. Et après, sa vie entière ne fut que la réalisation de sa passion : Convertissez vous et préparez la voie du Seigneur. Guidé par cette mission, il vit dans une humilité sans le moindre soupçon d’orgeuil et sut endurer les conséquences de sa conviction jusqu’a sa mort.
Ai-je recheché et discerné ma mission ? Est-ce que je la vis une fois trouvée ? Suis-je prêt à endurer les conséquences de cette mission et passion ?