Durant la semaine la lecture qui m’a le plus interpellé : c’est bien la lecture de l’évangile du mercredi et la réflexion de François Varrillon sur la vie politique et l’exercice de l’autorité. Je vous recommande, chers lecteurs intéressés sur le sujet, de lire le blog de Servant leadership qui m’éclaire beaucoup sur le leadership et l’autorité.
Mt 20,17-28.
Au moment de monter à Jérusalem, Jésus prit à part les Douze et, pendant la
route, il leur dit :
« Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l’homme sera livré aux
chefs des prêtres et aux scribes, ils le condamneront à mort
et le livreront aux païens pour qu’ils se moquent de lui, le flagellent et
le crucifient, et, le troisième jour, il ressuscitera. »
Alors la mère de Jacques et de Jean, fils de Zébédée, s’approcha de Jésus
avec ses fils et se prosterna pour lui faire une demande.
Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Voilà mes deux fils :
ordonne qu’ils siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton
Royaume. »
Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous
boire à la coupe que je vais boire ? » Ils lui dirent : « Nous le pouvons.
»
Il leur dit : « Ma coupe, vous y boirez ; quant à siéger à ma droite et Ã
ma gauche, il ne m’appartient pas de l’accorder ; il y a ceux pour qui ces
places sont préparées par mon Père. »
Les dix autres avaient entendu, et s’indignèrent contre les deux frères.
Jésus les appela et leur dit : « Vous le savez : les chefs des nations
païennes commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand
sera votre serviteur ;
et celui qui veut être le premier sera votre esclave.
Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir
et donner sa vie en rançon pour la multitude. »
« Il est rare que Jésus parle de politique. Ici, il en parle, très brièvement mais avec une remarquable netteté. Il remarque que les princes, les grands, les puissants, les notables en tout domaine, n’exercent jamais leur fonction d’autorité sans exercer du même coup un pouvoir de domination. Jésus ne juge pas, il constate, il dit : « C’est ainsi. » Mais, pour vous, ce n’est pas ainsi. Le verbe est à l’indicatif présent. Il n’est pas au futur, ce n’est donc pas un souhait pour demain. C’est l’exclusion catégorique, pour la communauté chrétienne et dès aujourd’hui, du même modèle politique. Il est exclu que l’autorité, telle qu’elle s’exerce dans la vie politique, soit le modèle de l’autorité, telle que’elle doit s’exercer dans lÉglise. Il est constitutif de l’Eglise que chacun y soit le serviteur de tous. Il y aura, bien sûr, dans l’Eglise, une grande diversité de services. Sait Paul les énumère : les Apôtres sont serviteurs, les prophètes sont serviteurs, les docteurs sont serviteurs, et ceux qui ont une fonction de gouvernement sont, eux aussi, eux surtout, au service de leurs frères. Mais tous, quelle que soit leur fonction, sont fondamentalement égaux. Que, par la force des choses, les uns soient plus en vue que les autres, cela ne fait pas de difficulté, mais cela ne met pas en question l’égalité devant l’unique Seigneur. Ce que Dieu donne à tous les hommes, ce sont des tâches à accomplir, et toute tâche humaine est une tâche de service. La règle est absolue et ne saurait souffrir la moindre exception. » François Varillon